Il ne viendra pas...

Publié le par lechat

Hier, comme à l’habitude j’ai fait mon petit tour sur les blogs et pourquoi, alors que je passais toujours à côté, me suis-je cette fois arrêté  sur ce celui-là d’où il ne se dégage que calme et sérénité. J’ai fait à cette occasion une rencontre, une rencontre comme on peut en faire parfois dans la vie. Certains blogs permettent cela, ils confirment aux lecteurs qu’eux aussi ont la possibilité d’exprimer ce qu’ils n’osent montrer.

 

Et c’est à la suite de la lecture d’un texte sur ce blog que je me suis souvenu de ce que j’avais écrit en tentant de me mettre du côté féminin. La sensibilité féminine, sans rentrer dans des clichés éculés, représente pour les hommes un mystère qu’il est difficile de déchiffrer, mais que je trouve parfois exaltant de s’y essayer.

 

 

               Linda Kyser Smith a peint de nombreux portraits de femmes dont le regard amène à une réflexion sur les instants de la vie. Après les années de formation et d'’études avec des artistes comme Raymond Kinstler et Harley Brown, Linda utilise la peinture à l’huile et le pastel.

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<< Il est tard, j’aurais dû, depuis longtemps rentrer chez moi, il n’est pas venu. Je me doutais qu’il ne viendrait pas,mais à chaque seconde j’espérais qu’il apparaîtrait, que sa grande silhouette se détacherait parmi les invités et se dirigerait vers moi.

 

 

Son beau sourire aux lèvres il m’aurait invité à danser, nous aurions bu un verre ensemble, nous aurions parlé, parlé beaucoup, j’avais beaucoup de choses à lui dire, j’avais besoin de sentir sa présence, de me montrer avec lui, de le montrer.

 

 

Mais il n’est pas venu.

 

 

 

 

Je l’ai rencontré avant-hier à l’occasion d’un rendez-vous professionnel, il arrivait de l’étranger, une légère lassitude se lisait sur son beau visage que les rides embellissaient. Nous nous sommes regardés un peu plus longtemps qu’il ne l’aurait fallu, créant ainsi une intimité soudaine.


 

 

L’entretien n’a pas duré longtemps.


 

 

 

 

Quand il s’est levé, j’ai senti qu’un manque allait se créer en moi. Il s’est tourné vers moi, avec assurance il m’a invitée à dîner. Sans percevoir le son de ma voix, j’ai dit : << Oui >>


 

 

Depuis longtemps, je suis seule, le travail, les doutes, les doutes sur moi, sur les autres. Mon apparence de femme dynamique cache ma solitude. Il me semble que mes rapports avec les hommes ne sont que des malentendus et mon impuissance à les dissoudre entretient chez moi un désarroi permanent que j’ai du mal à cacher.


 

 

 

 

Ce fût une belle soirée, il était comme en quelques heures, je l’avais imaginé, à l’écoute, prévenant, cultivé. Il ne mangeait pas beaucoup, il grignotait. Ses yeux gris-bleu me scrutaient, m’interrogeaient. Peu à peu je me suis détendue, je me suis laissée aller à lui parler de ma vie, de la vie qui passait trop vite, d’une vie que je n’arrivais pas à combler. Un moment j’ai eu peur de le gêner par mes confidences, mais avec tact il m’a rassurée  d’un tendre regard.


 

 

Il ne me parlait pas de lui, mais égoïstement, je me disais que ce serait pour plus tard, je désirais profondément qu’il sache qui j’étais et inconsciente je me découvrais sans retenue.


 

 

 

 

Au moment de nous séparer, je l’ai invité à cette soirée privée, programmée depuis longtemps. Il m’a regardée, sur son visage j’ai cru lire un voile de tristesse, il m’a dit : je ferai mon possible pour venir, je vous le promets-

Au timbre de sa voix, j’ai su qu’il ne viendrait pas. >>

motpassant

 

Publié dans Personnel

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